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Le besoin de penser

Le Besoin de Penser est un blog d'étude et d'enseignement sur la philosophie et ses périphéries. Son contenu n'est pas sans taches. Mais déjà, il est susceptible d'apporter un plus en matière de connaissance. Nous espérons donc que ce blog répondra à vos attentes. Vos suggestions et observations seront considérées.

Rapport entre le jugement esthétique et le jugement de goût.

INTRODUCTION.

 

L’esthétique telle que le pense Baumgarten dans son ouvrage Aesthetica, laisse penser à la théorie de l’art et du beau dans la mesure où elle serait une discipline qui se donne pour objet les jugements d’appréciation lorsqu’ils sont impliqués au beau et au laid. Selon cet auteur, l’esthétique est une discipline qui se penche sur la question de l’art et du beau. En d’autres termes, elle étudie l’art et le beau. Avec Kant, nous introduisons les notions de jugement esthétique et jugement de goût. Suite à cela, le problème qui se poserait serait celui des rapports existant entre le jugement esthétique et le jugement de goût tel que Kant les appréhendent. Ainsi, dans quel sillage pouvons-nous envisager le jugement esthétique et le jugement de goût ? Ces deux expressions ne sont-elles pas identiques ? Et quel rapport existerait entre elles ? Les réponses à ces questions feront l’objet de notre présent travail.

 

I-DEFINITION DES TERMES.

 

Le jugement esthétique se définit comme un jugement dépendant de la connaissance c’est-à-dire un jugement qui n’est pas lié à la connaissance mais qui est stimulé par la sensibilité que nous éprouvons vis-à-vis de l’objet. En d’autres termes, le jugement esthétique relève des facultés cognitives non-nécessairement liées à la connaissance et qui permettraient de donner l’émotion ou le sentiment que nous éprouvons vis-à-vis d’une œuvre d’art lorsque nos sens sont stimulés.

 

La notion de goût est impliquée par celle de la beauté. Autrement dit, la beauté occupe une place importante dans l’esthétique parce qu’elle laisse penser à la notion de goût, de sensibilité, d’émotivité. Selon le philosophe allemand Emmanuel Kant, la nature esthétique est : « ce qui est simplement subjectif dans la représentation d’un objet, c’est-à-dire ce qui constitue sa relation au sujet et non à l’objet »[1]. L’esthétique concerne dont l’attachement qui existerait entre l’objet et la sensibilité humaine ; il s’intéresserait au lien qui existerait entre l’objet et les sens de l’homme d’où le jugement esthétique et le jugement de goût.

 

II-LE JUGEMENT ESTHETIQUE ET LE JUGEMENT DE GOUT : QUEL RAPPORT ?

 

Le jugement de goût n’est pas un jugement de connaissance parce qu’il ne relève pas de la logique mais de l’esthétique. En d’autres termes, le jugement de goût n’est pas impliqué par la logique mais plus tôt par l’esthétique qui est déterminé par un principe et ce principe « est purement subjectif »[2]. En effet, dans les relations existantes entre l’objet et le sujet, il y a possibilité de considérer les représentations et les sensations comme présente parce que c’est l’existence effective ou réelle de ces relations qui permet d’avoir une palpabilité des représentations. Pour Kant, le goût est entendu comme une faculté, un organe que possède le jugement esthétique. Ce goût, il faut le dire, n’a rien à avoir avec quelque chose de savoureux, quelque chose possédant une certaine saveur mais plutôt comme attitude transorganique mieux encore spirituelle. Aussi, à partir du sentir c’est-à-dire du toucher, de l’odorat,…etc., le goût peut être considéré comme un principe de connaissance ; il y a donc possibilité de connaître, possibilité qui n’est pas encore effective. Nous disons donc avec Kant que, dans la recherche des satisfactions émanant du goût, nous devons fortement nous lier au désintéressement c’est-à-dire au refus de facteurs adventices capables d’influencer mieux encore de dérouter notre jugement à travers l’annihilation de la liberté.

 

En ce qui concerne le jugement esthétique, nous pouvons dire avec Kant qu’il est jugement qui met en lumière le concept de liberté et aussi de non-recherche des intérêts. Autrement dit, le jugement esthétique est liberté et désintéressement dans la mesure où face à l’objet qui se présenterait à nous et qui attirerait notre attention de façon particulière, nous ne devons pas admettre l’influence d’autres jugements (morale, religieux, etc…) qui fausseraient notre jugement. S’il nous est, à titre d’exemple, demandé de donner notre opinion sur une œuvre architecturale, nous nous devons de faire abstraction des jugements comme : ils ont construit ceci ou cela avec de l’argent salle, de l’argent obtenue à l’issue de nombreuses pratiques et incantations, à l’issue du sang des victimes versés. Au cas contraire, notre jugement ne serait plus libre et désintéressé. C’est la raison pour laquelle Kant soutient l’idée selon laquelle : est beau ce qui plaît de manière désintéressé. Partant de là, l’on conclurait que le sentiment esthétique n’est rien d’autre qu’un sentiment qui relève de la pure subjectivité.

 

CONCLUSION.

 

En définitive, le travail soumis à notre étude consistait à dire quel rapport existerait-il entre le jugement de goût et le jugement esthétique. Ainsi, il en découle de notre analyse que le jugement de goût est étroitement lié au jugement esthétique ; le jugement de goût est un jugement qui relève de l’esthétique car nous ne saurons parler de l’un sans mentionner l’autre. Pour ce faire, le jugement esthétique est un jugement de goût. Ils sont donc complémentaires, ils se complètent mutuellement et l’un ne va pas sans l’autre. Ainsi, l’on se demanderait en outre comment rendre objectif un jugement subject

 

[1] E. Kant, critique de la faculté de juger, introduction VII.

[2] E. Kant, critique de la faculté de juger, tome 1, traduit par J. Barni, librairie philosophique de Lagrange quais des augustius 19, 1846, pp 85-86-87.

 

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M
Je vous souhaite la bienvenue dans la communauté des Sages. Bonne rédaction.
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J
merci