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Le besoin de penser

Le Besoin de Penser est un blog d'étude et d'enseignement sur la philosophie et ses périphéries. Son contenu n'est pas sans taches. Mais déjà, il est susceptible d'apporter un plus en matière de connaissance. Nous espérons donc que ce blog répondra à vos attentes. Vos suggestions et observations seront considérées.

Anthropologie de l'éducation dans "Mon credo pédagogique" de John Dewey

Introduction

John Dewey est un philosophe et écrivain américain. Il a beaucoup marqué son époque surtout avec ses conceptions sur l’éducation. « Mon credo pédagogique », publié en 1897 est l’une de ses œuvres les plus importantes. Dans cette dernière, il pose le problème de l’éducation, de la façon dont les enfants doivent êtres éduqués dans un contexte où tout devient mécanique avec les progrès scientifiques et techniques. Ainsi, quelle éducation donné aux enfants dans un monde où tout tant vers la scientificité, vers la mécanisation, la robotisation ? Jean-Jacques Rousseau, avant lui, s’était largement insurgé contre cette poussée exacerbée de la science et de la technologie dénaturant l’homme et l’éduquant pour ses (science et technologie) intérêts cela s’exprime dans son œuvre « Emile ou De l’éducation ». Dans notre travail, nous insisterons ainsi sur la conception anthropologique de l’éducation selon John Dewey à partir de celle de Jean-Jacques Rousseau.

Conception anthropologique de l’éducation chez Jean-Jacques Rousseau.

Jean-Jacques Rousseau est un philosophe et écrivain français qui a marqué son temps par ses pensées qui touchent à plusieurs domaines de la vie de l’homme et de la science. Nous avons: la morale, l’éducation, les sciences et les arts, la politique, la religion, la philosophie, l’économie et bien d’autres. Il est l’auteur de plusieurs œuvres en particulier « Emile ou De l’éducation » . Dans cette dernière, il met en lumière sa vision anthropologique de l'éducation. Rousseau conçoit l’homme comme un homme à l’état de nature tendant vers son accomplissement. C'est-à-dire que l'homme à l'état de nature est un homme qui n'est pas encore libre, il n'est pas non plus un bon sauvage, un homme vivant par la seule puissance de ses instincts. L'homme à l'état de nature est un homme qui cherche sans cesse son accomplissement, sa liberté que la forte poussée scientifique et technique ont asservi. Un tel homme a conscience de la nécessité de s'éduquer, d'acquérir la "sophia" pour pouvoir réclamer ce qui en réalité lui revient de droit. Il devra donc se battre pour son obtention. L’éducation de l’homme, selon Rousseau, vise à reconquérir la dignité de l'homme que la scientificité a réduite en servitude pour lui faire obstacle dans son processus évolutif; celui de sortir du statut de l'état de nature. Une telle éducation se donne pour finalité la libération effective de l'homme de tous ces assauts. Ce qu'il faudrait savoir c'est que l'auteur de "Emile ou De l'éducation" ne s'insurge pas contre la science mais plus tôt contre la monté rapide de la science puisqu'elle empêcherait à l'homme d'être libre, de s'éduquer, de s'épanouir, de se découvrir, de se gouverner, d'être autonome. Rousseau fonde donc son anthropologie de l’éducation sur la liberté plus encore sur la libération de l’homme.

Conception anthropologique de l’éducation chez John Dewey.

Tout comme Rousseau, Dewey fonde son anthropologie sur la liberté, l’autonomie. Il insiste sur le fait que l'éducation doit entrer en lien étroit avec la réalité car la réalité est un point de repère pour acquérir ce qui pourrait être bénéfique pour l'éduqué et la société dans la laquelle il vit et grandit. Pour ce fait, il développe deux méthodes : la première méthode est qu’il faut développer l’éducation mentale de l’enfant en fonction de son adaptation à l’existence concrète et non à ses propres fins : c’est la socialisation de l’éducation. En d'autres termes, la socialisation de l'éducation consiste à exciter les capacités mentales endormies de l'éduqué suivant son trait d'évolution dans son environnement vital. La deuxième méthodes  est que les enfants doivent apprendre à l’école à devenir des membres sains et actifs du pays auquel ils appartiennent pour en être demain de véritable gardien dans la préservation de son patrimoine. La philosophie de l’éducation de Dewey dévoile que : « l’enfant est le premier concerné dans l’œuvre de l’éducation »[1]. Il doit s’éduquer lui-même, se découvrir tant intérieurement qu'extérieurement et s’incorporer dans la société par sa participation aux affaires qui y sont organisées. Partant du fait que l’enfant « doit faire l’effort de s’éduquer lui-même puisque l’éducation est auto-développement »[2], Dewey pense qu’un paradigme d’éducation ne devrait pas être imposé à l’enfant mais que celui-ci, à partir de ce qu’il voit autour de lui, se doit de se construire, de se façonner, de s’édifier. Il serait donc dangereux de lui imposer un certain modèle d’éducation. L’éducation de l’enfant doit donc être indépendante, loin de toute contrainte, de toute obligation.

La place de l’éducateur dans l’éducation de l’enfant.

Le maître doit accompagner l’enfant dans l’éducation sans rien lui imposer. Comme premier éducateur, Dewey cite le milieu social, l’environnement existentiel de l’enfant. C’est au sein de ce milieu que l’enfant se construit en imitant ce qu’il observe autour de lui. C’est aussi dans cette même société que l’enfant se découvre, se forme par exemple à marcher, à jouer, à apprendre les bonnes manières comme les mauvaises, le langage etc… Yvan Castanou dira que « la famille est le premier maillon de socialisation de l’enfant »[3] car la famille est la base de toute société. L’éducateur prolonge l’éducation des parents.

Conclusion.

En définitive, nous pouvons dire que l’anthropologie de l’éducation prend en compte la psychologie de l’éduqué, son milieu de vie, son époque et la société à laquelle il appartient.

 

[1] La conception démocratique de l’éducation ; John Dewey : démocratie et éducation par Gianna Pallante ; Michel Legault ; presse de l’UCAC. P.57

[2] Ibidem.

[3] Yvan Castanou in "Maintenant ça suffit, il faut que ça change" , éd. métanoÏa.

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